Le temps m’a manqué ces dernières semaines pour alimenter le blog. Mais j’en ai quand même trouvé pour lire !
Dans cet article, je vous propose mes lectures de ces deux derniers mois.
J’ai lu : Plonger, de Christophe Oni-Dit-Biot ; L’Attrape-Coeurs, de J. D. Salinger ; Le Magasin des Suicides, de Jean Teulé ; Rien ne s’oppose à la nuit, de Delphine de Vigan ; les tomes 1 et 2 de L’Arabe du futur, de Riad Sattouf ; et j’ai commencé L’intensité secrète de la vie quotidienne, de William Nicholson.
Christophe Oni-Dit-Biot, Plonger, Gallimard, 2013, 444 pages.
Ce roman a reçu le Grand Prix de l’Académie française, excusez du peu ! J’ai beaucoup aimé, j’ai été séduite et émue par cette histoire d’amour magnifiquement écrite entre deux êtres que pourtant tout oppose.
César est journaliste, Paz est une artiste exceptionnellement douée. Il la rencontre par hasard dans une petite épicerie de quartier et tombe immédiatement sous son charme. Il mettra tout en oeuvre pour la revoir, et la séduire. Jusqu’à écrire une critique élogieuse sur son exposition de photos. Leur rencontre se passe plutôt mal car elle lui reproche de n’avoir rien compris à son art, de l’avoir dénaturé par son article. Pourtant, ils tombent amoureux. Elle lui fait découvrir les Asturies, son pays natal, et c’est là que leur amour s’élabore et explose. Mais peu à peu, à leur retour à Paris, des fissures de plus en plus larges apparaissent dans leur relation qui s’effrite mais que César peine à vouloir reconstruire et garder, coûte que coûte. Elle est enceinte mais décide d’adopter un requin et s’attache à l’animal bien plus qu’à son enfant à naître. Elle a soif d’ailleurs, d’horizons lointains et hors d’Europe. Lui a déjà connu cet ailleurs et le craint. Paz étouffe et décide un jour de quitter son amant et leur fils nouveau-né pour assouvir sa quête d’exotisme. César abandonné n’a presque plus de nouvelles de la mère de son fils, qu’il élève seul. Jusqu’au jour où il reçoit un coup de téléphone lui annonçant qu’on a retrouvé le cadavre de sa femme sur une plage du Moyen Orient. Il part pour une dernière rencontre avec sa femme, et pour tenter de comprendre son départ et sa mort.
Ma note : 4,5/5
J.D. Salinger (1951), L’Attrape-Coeurs, Pocket, 2005, 257 pages.
Je ne m’aventurerai pas dans la critique (déjà réalisée maintes et maintes fois) de ce roman à part, devenu un grand classique de la littérature américaine du XXe siècle. Je l’ai enfin découvert, avec un immense plaisir. J’ai adoré le style particulier et unique de Salinger, et j’ai suivi avec émotion le récit de son héros attachant, drôle et marginal. Si ce n’est déjà fait : lisez-le ! Voici un extrait, le début du roman :
Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez demander c’est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d’enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m’avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j’ai pas envie de raconter ça et tout. Primo, ce genre de trucs ça me rase et secundo mes parents ils auraient chacun une attaque si je me mettais à baratiner sur leur compte quelque chose d’un peu personnel.
Ma note : 5/5
Jean Teulé, Le Magasin des Suicides, Pocket, 2008, 160 pages.
Le Magasin des Suicides est un livre amusant et facile à lire. L’écriture de Jean Teulé est incisive, cruelle et drôle. L’histoire se déroule dans un monde fictif rongé par la dépression, dévasté par les catastrophes naturelles et le réchauffement climatique. Les héros sont la famille Tuvache, propriétaires et tenanciers d’un magasin de suicides, proposant toutes sortes de produits destinés à faciliter le suicide de leurs clients. Monsieur et Madame Tuvache aident les visiteurs de leur boutique à choisir le moyen le plus adapté pour mettre fin à leurs jours. Leur fils ainé est anorexique et souffre de maux de tête si violents qu’il est obligé d’enserrer son crâne de bandages. Leur fille est grosse et mal dans sa peau. Puis nait leur petit dernier, un ovni dans la famille, un rayon de soleil qui rit, chante et fait montre d’une éternelle bonne humeur, à toute épreuve. Sa présence constituera un véritable bouleversement pour chacun des membres de la famille, ainsi que pour le magasin de ses parents. Cette lecture fut divertissante, mais pas transcendante.
Ma note : 3/5
Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, JC Lattès, 2011, 440 pages.
Voici une auteure que je suis très heureuse d’avoir découverte ! Rien ne s’oppose à la nuit est un roman autobiographique, dont la narratrice est Delphine de Vigan elle-même. Suite à la mort de sa mère (Lucile), elle décide d’entreprendre un long et douloureux voyage intérieur pour tenter de lui rendre hommage, de la décrire au travers de son évolution au sein de sa famille (très) nombreuse. Une famille marquée par le décès brutal d’un enfant (le frère de Lucile), puis par l’adoption d’un autre, comme pour le remplacer (et qui se suicidera à l’adolescence quelques années plus tard). Marquée par la naissance d’un dernier-né mongolien. Lucile évolue au milieu de cette marmaille, encaisse les traumas collectifs, et – très probablement – le viol de son père. Lorsqu’elle devient mère à son tour, progressivement elle sombre dans la folie. L’enfance de la petite Delphine et de sa soeur dérive au rythme des crises et des extravagances de leur mère, jusqu’au point de non-retour et à son internement. Delphine de Vigan ponctue son récit à la troisième personne de passages en « je » dans lesquels elle nous fait part de ses démarches, de ses hésitations dans le processus de recueil de témoignages (auprès de ses oncles et tantes), puis d’écriture. J’ai adoré ce livre, que j’ai dévoré en quelques jours. Le lecteur est happé dans cette histoire de famille à la fois triste et joyeuse, dramatique et pleine d’espoir, poignante.
Ma note : 5/5
Riad Sattouf, L’Arabe du futur, Allary Editions, Tome 1, 2014, 160 pages ; Tome 2, 2015, 160 pages.
Une fois n’est pas coutume, voici un compte-rendu de lecture d’une bande dessinée: le très connu Arabe du futur de Riad Sattouf.
Ici encore il s’agit d’un récit autobiographique : l’enfance de Riad Sattouf au Moyen Orient, de 1978 à 1984 dans le premier tome, et de 1984 à 1985 dans le deuxième tome. Le premier tome raconte la rencontre des parents du jeune Riad, en France. Sa mère est bretonne et étudie à Paris, son père est un Syrien venu étudier en France, en quête de reconnaissance et de notoriété. À la fin de ses études il obtient un poste dans la Libye de Khadafi. Puis, après un bref retour en France, la famille part vivre en Syrie (sous la dictature d’Haffez Al-Assad), près de la famille du père de Riad. Ce dernier, petit garçon blond et délicat, dénote au milieu de ses camarades bruns et un peu brutes. Terrorisé à l’idée d’entrer à l’école (ce à quoi son père tient plus que tout car il accorde une grande importance à l’éducation), il finit tout de même par trouver sa place. C’est ce que relate le deuxième tome. À travers cette histoire familiale, racontée avec beaucoup d’humour et de pudeur, on découvre un pan de l’histoire contemporaine, le Moyen Orient d’il y a 30 ans, écartelé entre progrès et archaïsme. J’ai beaucoup aimé et c’est une lecture que je vous conseille vivement !
Ma note : 4,5/5
William Nicholson, L’intensité secrète de la vie quotidienne, Le Livre de Poche, 2014, 600 pages.
Je ne m’étendrai pas sur cette dernière lecture, car je ne l’ai pas encore terminée. Ce que je peux vous en dire : l’histoire se déroule dans la campagne anglaise (le Sussex) et retrace quelques jours de la vie quotidienne d’une douzaine d’habitants d’un petit village. Pour le moment, ce roman ne me passionne pas, j’ai beaucoup de mal à entrer dans l’histoire (et pourtant j’ai déjà lu une centaine de pages). À tel point que j’ignore si j’aurai le courage de le terminer. L’intrigue met beaucoup de temps à s’installer, l’auteur nous fait passer d’un personnage à un autre et on aimerait rester davantage avec le même. Je ne donnerai pas encore de note car je préfère ne pas m’avancer avant de connaitre toute l’histoire. À suivre, donc…
Et vous, avez-vous déjà lu un de ces livres ? Qu’en avez-vous pensé ? Que lisez-vous pour le moment ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire !